… Les Bouglione font partie des rois incontestés de la piste depuis plusieurs générations. Ils l’ont prouvé par leurs multiples talents dans ce cercle de sciure et de lumière, ainsi que leur descendance jusqu’à nos jours. En 76, c’est un grand cirque en huit mâts en carré, avec du beau matériel rouge sang et des numéros aussi époustouflants que le cirque chéri de ma grand-mère. Les Bouglione ont également connu le faste des belles années de cirque, ont roulé dans des Cadillac, des Rolls, de luxueuses Mercedes et d’autres voitures de rêves, tant ils ont gagné d’argent. Mais eux n’ont pas été autant dispendieux que Spiessert, ils ont su intelligemment le placer pour assurer l’avenir. Déjà la génération précédente en 1934, avait acheté à Paris, cash en pièces d’or à Jérôme Médrano, le magnifique cirque ‘’en dur’’ de la rue Amelot. C’était alors et il perdure, un des fleurons des lieux de spectacles parisiens depuis 1852, une vraie pépite, LE joyau acquis par Monsieur Joseph, offert en diadème à son épouse la charismatique Reine du cirque, Madame Rosa Bouglione. Mamie m’a dit tout le bien qu’elle pensait de cette grande artiste, qui aura très longtemps travaillé, puis enfin bien profité de son cirque d’hiver. Cette grande dame de la piste,  illustre à la perfection la citation de Nietzsche dans le Crépuscule des idoles :
‘’Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort’’...